C'était quand ? En 1885 ! Liouba Bortniker a eu une vie incroyable. Elle née en 1860 à Alexandrowska, en Ukraine qui faisait alors partie de l'Empire russe. On ne sait pas grand chose d'elle, si ce n'est qu'elle est arrivée à Paris en 1879 alors que sa famille est restée en Ukraine. En février 1880, elle obtient le baccalauréat ès sciences et elle s'inscrit en novembre à l'université de Paris. Le 30 juillet 1881, elle obtient sa licence ès sciences mathématiques. Rien d'extraordinaire pour nous, humains du XXIe siècle... De très nombreux étudiants français connaissent aujourd'hui un parcours similaire à celui de Liouba Bortniker. Sauf qu'elle ne vit pas au XXIe siècle, mais à la fin du XIXe, et étudie une matière jugée « masculine » alors qu'elle est une femme ! Voici son histoire...
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Idée cadeau de Noël : la Déclaration Universelle des droits de l'Homme, version petit livre illustré9/12/2015
Parce que évidemment, la Déclaration Universelle, tu la connais très bien ! N'est-ce pas ??? C'est LA question que des journalistes de iTélé ont posée à des passants à Paris.... Tu peux découvrir leurs réponses biscornues en cliquant ici.
Pourquoi avons-nous ressenti le besoin d'écrire un tel texte en 1948 ?Quoi ? Des résistantEs ?? Oui... Des femmes engagées comme les hommes dans la résistance contre l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale... On parle surtout des hommes, beaucoup moins des femmes. Mais hier soir, sur France 3, on en parlait. Je ne sais pas si tu as pu voir ce documentaire à 22h20 (ça fait un peu tard sans doute) ?! Bon, tant pis si tu ne l'as pas vu hier (il a été diffusé en mai 2015 aussi) ; Internet t'offre une séance de rattrapage ! Mais dépêche-toi d'aller le voir car il te reste encore 6 jours à compter d'aujourd'hui avant qu'il ne soit plus disponible en replay... Il dure une heure, alors plutôt que de jouer pour la 86e fois de la semaine à la PlayStation, regarde-le ! T'as juste à cliquer sur l'impression écran ci-dessous : 3 femmes, 3 résistantes, 3 parcoursCe reportage retrace le parcours de trois femmes depuis leur engagement dans la Résistance jusqu'à aujourd'hui : Madeleine Riffaud, Céciel Rol-Tanguy et Marie-Jo Chombart de Lowe.
Je vois bien dans tes yeux que tu ne me crois pas ! Parce qu'on t'a toujours dit que c'étaient les Français qui avaient eux-mêmes libérés leur capitale pendant l'Occupation allemande, hein ? Bin non, tu te fourres le doigt dans l'oeil jusqu'à la clavicule ! Ce point de vue a largement été diffusé par de Gaulle et les Gaullistes pour favoriser ensuite la politique de reconstruction de la nation. C'est quoi ce bazar alors ?? Attends deux secondes, je vais tout t'expliquer. Calme-toi ! Alors en fait, le 6 juin 1944, les Alliés (Anglais, Canadiens, Américains et Français ayant rejoint la résistance extérieure) ont débarqué en Normandie pour libérer la France occupée par les nazis. La division blindée du Général Leclerc est la première division française à débarquer. Une de ses compagnies est la première à entrer dans Paris jusqu'à l'Hôtel de Ville. Qui c'est ça Leclerc ? Rien à voir avec les magasins Leclerc. En vrai, il s'appelle Philippe de Hauteclocque. Il fait partie de l'armée lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. En juin 1940, la France est écrasée par l'armée allemande et perd la guerre. Philippe prend connaissance de l'appel du 18 juin 1940 lancé par le Général de Gaulle depuis Londres pour continuer le combat et résister contre l'occupation nazie. Il le rejoint là-bas et change de nom. Il décide de s'appeler Leclerc, car quand même, c'est vachement plus passe-partout que "de Hauteclocque" et puis, fallait mieux utiliser un pseudonyme pour se protéger, lui et sa famille. De Gaulle le charge de rallier différents pays d’Afrique colonisés par les Français afin d’avoir plus de soldats à disposition pour chasser l’ennemi allemand. T'as remarqué que sur la photo il se déplace avec une canne ? Et bien faut dire qu'il ne s'agit pas d'une blessure de guerre ! Philippe a été blessé dans les années 30 lors d'une chute de cheval. Il a donc fait toute la Seconde Guerre mondiale ainsi... Bref, en 1940, il devient commandant militaire du Tchad et commence à remporter quelques victoires en Afrique, notamment en Libye et en Tunisie. Le 24 août 1943, il créé sa célèbre 2e division blindée. Une division blindée (ou DB pour les intimes) c'est tout simplement des troupes comportant plusieurs véhicules blindés. Au sein de cette 2e DB, il créé une unité blindée du 3e bataillon du régiment marche du Tchad. Parmi eux, la 9e compagnie qu'on appelle "la Nueve". C'est quoi la Nueve ?Si t'as fait allemand ou italien en LV2, bin "Nueve", ça veut dire "neuf" en espagnol !
Cette 9e compagnie est composée de 160 hommes dont 146 sont... tadam... Espagnols !!! La plupart ont lutté lors de la guerre civile.... tadam, tadam..... espagnole (je sais le suspens est à chaque fois intenable !). C'était en 1936 ; ils ont lutté du côté des Républicains contre Franco. Comment coexistaient ces trois religions au Moyen Age ?Et bin figure-toi que ce n'était pas que haine et violence. La société médiévale est très complexe et a composé avec ces différentes religions de façon diverse et variée...
Je reprends ici à mon compte les propos de mes anciens profs de la fac de Nantes : les médiévistes John Tolan et Philippe Josserand interrogés lors d'une émission radio "Le labo des Savoirs" animée par Guillaume Mézières et mon ami Camille Pollet. Vous pouvez l'écouter ici... Ou sinon lisez ce qui suit ^^ ! Liberté, j'écris ton nom, Liberté, je crie ton nom, Liberté, je dessine ton nom... Parce qu'elle est ce qu'on a de plus précieux sans même qu'on s'en rende vraiment compte... Depuis des siècles, des hommes et des femmes se sont battus pour obtenir ce droit fondamental. Rappelle-toi la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen d'août 1789... ses articles 10 et surtout le 11e : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » Donc, oui, on peut tout dire mais dans un cadre strictement défini par la Loi. Et elle est plutôt claire à ce sujet. Celle du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (et qui est toujours d'actualité, si, si!) précise les limites à la liberté d'expression : « l'injure », « la diffamation », et « l'incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence ». En novembre 2014, une quatrième limite est ajoutée à cette loi, celle de l'apologie du terrorisme (apologie, ça veut dire faire une éloge, glorifier) sévèrement sanctionnée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Pas de délit de blasphème donc ; ça n'existe pas dans le droit français. La loi précise que oui, on peut attaquer une religion, ses pratiques et tout le tralala, mais par contre, les injures ou provocations à l'égard des croyants sont sévèrement réprimées. C'est là où le bât blesse... Tout le monde n'a pas la même définition de ce que peut être une injure... Tout est comme toujours une question de point de vue...
Pourquoi un jour on a décidé de mettre un sapin pour célébrer Noël ? C'est au XVe siècle, dans l'Europe médiévale que le sapin de Noël est apparu. Son utilisation se généralise au XVIe siècle chez les protestants.
Le protestantisme est une religion chrétienne née au début du XVIe siècle, avec ce que l'on appelle la Réforme. A cette époque, le catholicisme est critiqué par beaucoup de chrétiens qui condamnent ses abus et notamment le commerce des Indulgences. Les Indulgences c'est un truc génial inventé par l'Eglise pour gagner de l'argent. En fait, au départ, pour aller au paradis et laver ses pêchers, un catholique demandait l'indulgence de l'Eglise en faisant un pèlerinage, une prière ou un truc pieu. Et puis, petit à petit, c'est devenu un véritable commerce car les catholiques payaient parfois très cher pour obtenir l'indulgence, le pardon de l'Eglise pour s'acheter une place au paradis. De l'argent contre un pardon qui ne coûte rien... alors évidemment ça rapporte de l'argent, beaucoup d'argent... et ça choque un partie des catholiques qui souhaitent réformer en profondeur l'Eglise. Ils souhaitent évidemment en finir avec les Indulgences et surtout s'appuyer uniquement sur la Bible et non sur des écrits postérieurs (ça veut dire qui ont été écrits après la bible, rien à voir avec le popotin !). Naît alors une nouvelle religion chrétienne, le protestantisme, en Europe centrale surtout (Allemagne, Suisse, Pays-Bas actuels...). Au début, au XVIe siècle, ces deux religions ne s'aiment pas et se font même la guerre.
Revenons-en à nos moutons : Pour Noël donc, pour se démarquer des catholiques, les protestants décoraient leurs maisons de sapins ornés de boules rouges, symboles du paradis. L'utilisation du sapin se généralise au XVIe siècle pour cette communauté. Le premier sapin de Noël tel que nous le connaissons aujourd'hui est mentionné en 1521 en Alsace. Cette tradition a ses origines dans l'Antiquité chez les Celtes et les Romains. Le 25 décembre, ils mettaient des branches de sapin ou d'épicéa pour célébrer Saturne ou le Soleil (Sol invictus, le soleil invaincu). C'est ce qu'on appelle des fêtes païennes, c'est-à-dire des fêtes issue de religions polythéistes de l'antiquité (religions romaine, celte..). Donc le sapin n'est pas très catholique ?Et bien non ! Au contraire, même ! Au XVIe siècle, l'Eglise catholique interdit l'utilisation du sapin de Noël, car pour elle, il représente le paganisme (les religions païennes) qu'elle critique violemment.
Les vacances approchent et l'esprit de Noël me gagne... Je me suis posée la question suivante : Comment célèbre-t-on Noël... au Moyen Age ?! Lol ! C'est parti ! Héhé, on ne rigole pas avec Noël au Moyen Age, ça non !!! C'est très sérieux (ou pas) ! D'abord ça ne se passe pas uniquement le 24 au soir et le 25, mais ça se prépare tout le mois de décembre (c'est la période de l'Avent) et la fête en elle-même peut durer plusieurs semaines. On sait faire la fête au Moyen Age et pas qu'un peu ! Ah ah !! Toi qui voyais le Moyen Age comme une époque sombre, froide, austère, terne et j'en passe et bah tu te trompes (un peu). Et je vais te le prouver ! Pourquoi le 25 décembre ? On a choisi cette date au IVe siècle pour célébrer la naissance du Christ parce que c'était le jour le plus court de l'année... Et pis c'est tout... L'Avent C'est la durée de la préparation de Noël qui dure grosso modo tout le mois de décembre. Qu'est-ce qu'on fait ? Bin, en fait, l'idée c'est que tout soit parfait pour le 24 au soir. Ça veut dire tuer les porcs qu'on mangera à Noël, préparer de nouveaux vêtements, récurer les cheminées, nettoyer les maisonnettes, les décorer avec du houx... Faudrait que j'invite la société médiévale dans un retour vers le futur chez moi... Y'a du boulot ! Allez-y, refaites ma garde-robe et astiquez mon appart' ; pendant ce temps-là, moi je me goinfre de Kinder Schokobons, de thé et de pain d'épice tout en regardant pour la énième fois "Maman, j'ai raté l'avion". La fiesta Le 24 au soir a lieu la messe de minuit (y'en a trois au total... N'oublions pas que la société médiévale est profondément pieuse (ça veut dire croyante)) dans une église redécorée avec plein de cierges et avec de la paille au sol, pour s'asseoir et faire genre on est dans l'étable du petit Jésus. Au retour de la messe, BAM, gros banquet (comprends "grosse bouffe et grosse beuverie..."). Qu'est-ce qu'on mange ??? Beaucoup de charcut', de viande comme le bœuf ou encore de l'oie engraissée. En dessert (ce que je préfère!), on déguste des pâtisseries du style brioche (pas de glace, hein, n'exagère pas !). Rien à voir avec les repas du reste de l'année. Pour Noël, on met les petits plats dans les grands. Et on boit du vin... beaucoup de vin... et ça ne dérange personne de hurler des chants religieux puis des chansons obscènes... Bin voyons... J'ai été un peu bavarde sur Aliénor (que j'adore (et ça rime)) et donc si t'es un gros flemmard mais que quand même tu veux savoir comment Aliénor est parvenue à être reine de France puis d'Angleterre, et bien va directement à la conclusion, tout en bas de l'article ! Bon, qui c'est Aliénor d'abord ? Bah oui, c'est vrai, c'est qui ? C'est une femme (ok, on l'aurait deviné !) qui vit au XIIe siècle. Elle naît en 1124 (ou 1120 ou 1122, on sait pas trop...) et meurt le 31 mars 1204 à Fontevraud. Elle est la fille de Guillaume X d'Aquitaine et comme son titre l'indique en partie, elle est l'héritière du duché d'Aquitaine. Je sais, dit comme ça, ça n'en jette pas trop, mais au XIIe siècle, le duché s'étend de Poitiers jusqu'à Bordeaux et a même des vues sur Toulouse. Si tu regardes bien la carte ci contre, tu remarques même que ce duché est beaucoup plus étendu (et plus puissant) que le domaine du roi (en bleu)... Et c'est là que tu revois ton jugement et que tu te dis : "ah ouais, quand même, être l'héritière du duché d'Aquitaine au XIIe siècle, c'est la classe." Oui, vas-y, avoue ta méprise ! On n'a pas de représentation d'elle. Les chroniqueurs l'ont souvent décrite, mais bon, les goûts, les couleurs... hein ! Et puis, en plus, ils sont souvent influencés par l'image qu'elle renvoie. Une reine aimée de son peuple sera présentée beaucoup plus positivement qu'une reine ayant une mauvaise réput'. Donc débrouille-toi avec ton imagination ! Allez, je t'aide quand même.. Voici une représentation d'elle : c'est son tombeau à Fontevraud, où elle repose à côté de son deuxième mari, le roi d'Angleterre Henri II. Mais attention, l'art funéraire de l'époque ne se préoccupe pas d'être réaliste... Ok, ça t'aide pas trop... Ouais, et donc, elle est reine de France ?? J'y viens, j'y viens !
Un article qui change des autres ! Je te propose de courir voir au ciné un film GE-NI-AL. Ça s'appelle Les héritiers, et ça sort dans quatre jours, mercredi prochain, le 3 décembre 2014. Alors ne cours pas trop vite. De quoi ça cause ? Déjà, j'dois te dire que le film raconte une histoire vraie. Une vraie belle histoire vraie. Ça raconte l'année scolaire d'une classe de Seconde du lycée Léon Blum, à Créteil. Classe que (presque !) aucun prof ne souhaiterait avoir : problèmes de respect entre les élèves eux-mêmes et envers les adultes, aucune discipline, classe très perturbatrice, peu ou pas de travail... Bref, à l'opposé total de mon royaume des Bisounours de Seine-et-Marne... Mais leur professeure d'histoire (que je vénère depuis le visionnage du film, et encore plus depuis que je l'ai entendue parler de son métier et de ce film avec une modestie déconcertante) décide un jour de les inscrire au Concours National de la Résistance et de la Déportation... Très, très culotté de sa part... Bah oui, la plupart pense que c'est donner de la confiture aux cochons et que d'autres élèves, bien meilleurs et plus volontaires, mériteraient davantage ce concours qu'ils pourraient, en plus, remporter haut la main.. D'ailleurs, les élèves de cette Seconde eux-même estiment foncer droit dans le mur avec ce projet beaucoup trop intello pour eux et qui ne les intéresse pas. Et pourtant... Pourtant, cette professeure, Mme Guéguen (dans le film, Mme Anglès, dans la vraie vie), fait réagir ses élèves multiconfessionels sur le sujet du concours : « Les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi ». Elle parvient à les guider pour qu'ils découvrent par eux-mêmes l'univers de la recherche historique, le travail collectif et surtout l'horreur des camps de concentration... Alors oui, ça parle de la Shoah, oui, c'est un sujet douloureux, compliqué. Et donc, c'est pas du tout un film drôle. Et oui, j'ai pleuré... trois fois au moins... Ce film ne peut laisser personne indifférent. Il est bouleversant et très émouvant. Faut que t'ailles le voir. Même si t'aimes pas l'histoire, même si t'es pas un élève ni un prof d'ailleurs. Il concerne la Terre entière, chaque citoyen du monde. Parce que c'est de notre passé commun que ce film traite. Et c'est une histoire vraie ? Beh oui. Tout est parti d'Ahmed Dramé, un des élèves de cette fameuse Seconde de 2009. Un passionné de cinéma. Quatre ans après cette expérience, il rédige un scénario reprenant la trame de sa première année passée au lycée. Il modifie légèrement l'histoire : il ne s'agit plus d'un concours sur la Résistance, mais d'un concours de slam, sa profE devient un proF... Bref. Il envoie son scenario a plusieurs réalisateurs. Une seule lui répond favorablement : Marie-Castille Mention-Schaar qui, piquée par la curiosité, souhaite le rencontrer rapidement. Il lui raconte alors sa vraie histoire, celle qui deviendra Les Héritiers. Marie-Castille juge alors primordial de la porter à l'écran. Une « histoire positive » qu'elle dit, sur les jeunes de banlieue. ça change. Elle propose à Ahmed de co-écrire avec elle le scénario du film. Film dans lequel il joue d'ailleurs son propre rôle. Joli pied de nez à ceux qui ne misaient pas un centime sur ces élèves.. D'ailleurs, une des élèves rebelles de cette Seconde est aujourd'hui gendarme... comme quoi ! Merci à ma super collègue de m'avoir proposé de voir cette avant-première <3
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L'autriceEmmanuelle Lemasson, professeure certifiée en histoire et en géographie et enseignant avec beaucoup de joie et de bonheur dans des collèges et lycées de Seine-et-Marne. Catégories
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Février 2017
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